Citation célèbre de George Sand



On me dit de me méfier de toi, on t'en a dit autant de moi sans doute ; eh bien ! envoyons-les tous faire... et ne croyons que nous deux.

Si tu me réponds vite en me disant pour toute littérature : Viens ! je partirai, eussé-je le choléra ou un amant.

A toi toujours.

Le Roman de Venise (2004), George Sand/Alfred de Musset, éd. Grasset, 1904, George Sand à Marie Dorval — Paris, 18 juillet 1833, p. 48

Si comme toi, je n'avais pas envie d'écrire, je voudrais du moins lire beaucoup. Je regrette même que mes affaires d'argent me forcent de faire toujours sortir quelque chose de mon cerveau sans me donner le temps d'y faire rien entrer. J'aspire à avoir une année tout entière de solitude et de liberté complète, afin de m'entasser dans la tête tous les chefs-d'oeuvres étrangers que je connais peu ou point. Je m'en promets un grand plaisir et j'envie ceux qui peuvent s'en donner à discrétion.


Le Roman de Venise (2004), George Sand/Alfred de Musset, éd. Grasset, 1904, George Sand à Hippolyte Chatiron — Venise, 6 mars 1834, p. 165



Est-ce que ta haute destinée te faisait peur ? Est-ce que l'esprit de Dieu était passé devant toi sous des traits trop sévères ? L'ange de la poésie, qui rayonne à sa droite, s'était penché sur ton berceau pour te baiser au front ; mais tu fus effrayé sans doute de voir si près de toi le géant aux ailes de feu. Tes yeux ne purent soutenir l'éclat de sa face, et tu t'enfuis pour lui échapper. A peine assez fort pour marcher, tu voulus courir à travers les dangers de la vie, embrassant avec ardeur toutes ses réalités et leur demandant asile et protection contre les terreurs de ta vision sublime et terrible. Comme Jacob, tu luttas contre elle, et comme lui tu fus vaincu. Au milieu des fougueux plaisirs où tu cherchais vainement ton refuge, l'esprit mystérieux vint te réclamer et te saisir. Il fallait que tu fusses poète, tu l'as été en dépit de toi-même.

Concernant Alfred de Musset.

Le Roman de Venise (2004), George Sand/Alfred de Musset, éd. Grasset, 1904, George Sand — Venise, 1er mai 1834, p. 244


Tu jetteras mes cendres au vent, elles feront pousser des fleurs qui te réjouiront.

Le Roman de Venise (2004), George Sand/Alfred de Musset, éd. Grasset, 1904, George Sand — Venise, 1er mai 1834, p. 395


Quelle fièvre avez-vous fait passer dans la moelle de mes os, esprits de la vengeance céleste ? quel mal avais-je fait aux anges du ciel pour qu'ils descendissent sur moi et pour qu'ils missent en moi pour châtiment, un amour de lionne ?

Le Roman de Venise (2004), George Sand/Alfred de Musset, éd. Grasset, 1904, George Sand — Venise, 1er mai 1834, p. 396


La vie est courte, le mal et le bien y sont inutiles à quiconque ne veut plus que le repos. Traitez-moi comme un mort. Ne laissez pas insulter ma tombe, mais n'y mettez pas d'épitaphe, je suis bien comme cela.

Le Roman de Venise (2004), George Sand/Alfred de Musset, éd. Grasset, 1904, George Sand à François Buloz — Nohant, 5 janvier 1836, p. 471

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